Le contrat local de santé (CLS) de Cayenne a lancé une série d’opérations de dépistage et d’information sur le diabète, dans les quartiers prioritaires pour sensibiliser les habitants. La première s’est déroulée le mercredi 20 septembre 2023, de 16h à 19h30, à la cité Jacarandas, à l’appartement pédagogique de Guyane promo santé. La Mutualité Française Guyane y était avec le réseau DIAM (filière de soins coordonnés ville-hôpital), l’association hospitalière de soignants Diabète Guyane obésité (DGO), l’Association des diabétiques de Guyane et les médiateurs du projet de recherche Dépiprec. D’autres opérations de ce type seront programmées jusqu’à la fin de l’année, dans le cadre du contrat local de santé. Ces opérations sont nées avec l’idée de faire travailler ensemble des structures qui se connaissent mais qui n’ont pas forcément l’habitude de le faire. « Aller vers » à l’échelle d’un quartier est primordial car les habitants ne connaissent pas forcément les structures et ne possèdent pas toujours les moyens logistiques et financiers d’y accéder.
Les habitants du quartier ont pu s’informer auprès des associations et la Mutualité Française Guyane a organisé un atelier culinaire. L’idée étant de susciter l’intérêt autour de recettes « saines » et rapides à réaliser au goûter. Elle a souhaité encourager la réflexion autour d’une alimentation responsable et équilibrée. Une dizaine d’enfants et quelques parents y ont participé et ont partagé leurs savoir-faire autour de la fabrication d’Energy Balls.
Le diabète en Guyane
En Guyane, près d’une personne sur dix (9,3 %) souffre de diabète. Ce sont majoritairement des femmes. Cayenne est, avec les communes isolées, la ville la plus touchée. C’est ce que nous apprend une étude des Pr Mathieu Nacher, Nadia Sabbah et du Dr Mickaël Massicard, publiée l’an dernier. Le niveau socio-économique des personnes montre également d’importantes différences : les employés, les fonctionnaires de catégorie C, les apprentis, les stagiaires, les personnes handicapées, les femmes et hommes au foyer sont plus susceptibles de souffrir de diabète. Les personnes vivant avec plus de 2 400 euros mensuels sont les moins touchées ; celles avec des revenus allant de 1 200 à 2 400 euros, les plus touchées. « Les personnes diabétiques sont aussi plus susceptibles de renoncer aux soins pour des raisons financières que le reste de la population (…) Elles ne sont pas très bien informées sur leur maladie et beaucoup ne prennent pas de mesures hygiéno-diététiques », notent les auteurs.